Le Stéphanois David Salanon, entrepreneur dans les transports, a marqué l’histoire du championnat de France des Rallyes dont il fut l’un des animateurs notamment avec une 307 puis une Ford Fiesta WRC. Mais aussi celle des rallyes de la coupe de France ( 146 scratches au total!) où il s’est imposé en 2010 et 2011. Amateur éclairé, il fait partie avec Jean Marie Cuoq, Eric Brunson, Gilles Nantet et quelques autres, des chefs d’entreprise qui ont su fréquenter avec succès le haut des podiums. Désormais, il est revenu à des rallyes moins capés, la professionnalisation ayant gagné le championnat de France complique la participation de purs amateurs qui doivent mener de front la course et le travail.

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GT2i : « Comment avez-vous débuté ? »

David Salanon : « Mon père André était un pilote qui combinait la course de côte et le Rallye. Il a, comme beaucoup, roulé en Simca Rallye 2 avant de passer à la R5 Turbo. Tout petit j’ai baigné dans la compétition automobile. C’est donc naturellement que j’ai débuté en rallye avec une Clio groupe N en 96. J’ai été champion de France groupe N et j’ai terminé 3e à la finale de Tournus, 14e au général. Par la suite j’ai piloté des kit car, Clio, Mégane et une 306 Maxi rachetée à Jacques Maraval, une 307 WRC, de 2008 à 2013 avec deux succès nationaux, Anglet en 2010 (306 Maxi), Autun en 2011 (207 S 2000). »

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GT2i : « Et en championnat de France ? »

DS : « C’est avec la 307 WRC ex Vouilloz et le soutien de Yacco, puis la Fiesta que j’ai pu me battre au plus haut niveau. En 2007, je termine 3e mais le titre me tendait les bras avec 7 podiums et la victoire au Rouergue et au Charbonnières. Ca c’est joué au Var. Alors que j’occupais la première place, nous crevons dans Vidauban et nous échouons à 5’’ de la victoire ! Avec la Fiesta je voulais enfin être champion. En 2016, à mi championnat j’avais déjà signé des victoires qui m’auraient permis d’être confortablement en tête. Hélas, à ce moment là, les WRC ne marquaient que la moitié des points. J’ai terminé 2e derrière Sylvain Michel qui lui était au volant d’une Skoda R5. J’ai 3 victoires scratch au Charbonnières et à l’Antibes. »

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GT2i : « Du coup vous finissez par évoluer vers la Rally2 ? »

DS : « C’était un peu inévitable. J’ai d’abord roulé avec une Skoda, puis une Polo et désormais avec une C3. Je termine 2e à la finale d’Albi avec 2 dixièmes de retard sur Da Cunha. A ce moment là je m’étais investi à fond mais je me suis calmé car en dix ans ce sport a totalement changé. Désormais je roule à la carte, sur de belles épreuves comme le Bordeaux Aquitaine où je me suis rendu en février . C’est surtout le plaisir de rencontrer des copains. J’aimerais rouler au Charbo et au Var et je ne manquerai pas le Baldomérien que j’ai gagné 20 fois en 25 participations. C’est un incontournable, à 3 kilomètres de la maison. »

GT2i : « Comme jugez-vous l’évolution du sport automobile ? »

DS : « Tout s’est modernisé. Désormais on a 2 sports en 1. Celui des professionnels, non rétribués, et les autres qui doivent assurer leur boulot, le lundi. Avec Cuoq, Brunson… on ne faisait pas d’essais, on n’utilisait pas les caméras, les vidéos ou même les simulateurs. Ceux qui jouent le championnat actuellement ne travaillent pas, ils se consacrent uniquement au rallye. Et combien émergent ? Non, je n’ai aucun regret d’être passé par le rallye « normal » en gardant mon activité qui me permet de bien vivre et de conserver ma passion, mais avec une autre philosophie. »

GT2i : « Vous n’avez jamais songé à sauter le pas? »

DS : « A mes débuts on a réglé définitivement le sujet. Nous avons discuté avec mon père quand j’ai gagné avec la Clio. Il m’a dit, ce n’est pas le foot où les places pro sont plus nombreuses. En sport auto, il y en a 2 ou 3 et encore ! Le choix était logique, je suis resté amateur dans le sens le plus pur du mot… »

Alain Lauret