Un tandem de choc

intéressent avec des autos comparables roulent sur un terrain déjà défoncé… donc pas de comparaison possible »

AVEC FLORENT DELPECH, L’ENTENTE

Du côté des copilotes, Hugo fait confi ance à Florent Delpech, un Lotois. « Le VHC est un microcosme. On a fait un essai au Terre de Langres, en 2022 et depuis on constitue un sacré tandem. C’est l’avantage de la Terre, on n’a pas de reco avant le rallye donc on peut habiter des régions éloignées et se retrouver le vendredi du rallye. » Pour 2024, Hugo et Florent vont tripler en VHC mais le champion de France ne renonce pas à rouler en moderne. « Le must serait une coupe de marque mais c’est beaucoup plus onéreux. Pour le moment on prend beaucoup de plaisir et l’ambiance est excellente. On verra » conclut le champion. Avec Guy, ils seront à pied d’oeuvre dès le Terre des Causses, dans leurs championnats respectifs. 

Un mardi de décembre, alors qu’ils venaient de rentrer de la remise des prix de la FFSA, la rencontre avec les Bekaert nous a permis de croiser des passionnés et de mettre en exergue de purs amateurs qui partagent leur temps entre leur entreprise « Espace Bekaert » et les rallyes sur terre. Hugo et Guy Beckaert ne roulent pas dans dans la même catégorie mais ils vouent la même passion pour les rallyes sur terre, une surface sur laquelle et l’un et l’autre ont marqué leur territoire. Tous deux sociétaires de l’Ecurie Sainte Maxime et de l’A.S.A Saint Raphaël se sont particulièrement fait remarquer les deux dernières saisons, Guy dans le cadre du Trophée National Yacco avec une Subaru préparée chez V Spec (David VOSAHLO) dans la banlieue de Nîmes, Hugo en championnat VHC des Rallyes sur terre avec une 205 GTI groupe A qui le voit régulièrement venir chatouiller Porsche, Lancia ou Ford Escort, au scratch.

DE LA 205 À LA VISA MILLE PISTE

Pour Guy, l’aventure a débuté cela fait déjà un bail, sur les traces de son père Michel qui avait mis le premier les doigts dans l’engrenage. « Mon père roulait en courses de côte, notamment au volant d’une BMW 2002. C’est là évidemment que j’ai attrapé le virus. Quand on habite près du Camp de Canjuers et que l’on aime la course automobile, à cette époque, les Mille Pistes constituaient un rendez-vous incontournable » explique Guy. C’est au volant d’une Lada Niva qu’il va faire ses premières armes, en 1986 copiloté par Jean Pierre Auger. Mais par la suite, c’est au volant des autos de pointe de l’époque sur cette surface que le Varois va poursuivre dans les divers championnat terre. De la Visa Trophée à la 1000 pistes en passant par la 205 Gti, Guy s’est fait une solide réputation de bagarreur terminant notamment 5e au scratch à Château Lastours ou au Terre des Drailles avec la 205 GTI 1,9 puis 2e et 3e au général au Terre de Die et au Terre des Drailles en 96 avec la Visa. « A l’époque, ça envoyait du lourd dans le clan des Citroën et c’était particulièrement passionnant de se retrouver au départ… Mais au bout d’un certain temps, j’en ai eu assez de passer toujours aux mêmes endroits et je me suis lassé ce d’autant que la vie de famille et la construction de ma maison prenaient logiquement le pas sur la course. J’ai rangé le casque durant vingt ans. »

VISA POUR LE SCRATCH

Mais à force de regarder passer les copains du bord de la route, c’est connu, on fi nit par avoir quelques regrets et comme le championnat Terre retrouve la région avec une nouvelle épreuve, celle du Haut Var, à 10 kilomètres de chez lui, la famille Bekaert va retrouver la direction des parcs fermée et la compagnie des terriens. La première expérience avec une Mazda 323 se solde par des ennuis d’embrayage mais en 2020 c’est avec une Subaru Sti N15 qu’il s’attaque sérieusement au championnat pour accrocher 3premières victoires de groupe N, en 2021. En 2022, il s’attaque au nouveau Trophée National Yacco réservé aux 4 roues motrices hors Rally2. « Nous avons signé notre premier titre en fi n d’année. Cette saison j’ai passé un step face à mon copain Jean-Luc Morel. C’était un repère. Nous nous connaissons depuis un bon bout de temps. C’est lui qui m’a trouvé mes 2 Visa et ses parents gardait Hugo quand il était petit et que je courais. Cette saison nous sommes devant à la régulière même si Jean-Luc a eu parfois des soucis. Et nous entendons bien continuer en 2024 ! »

IL EMPOCHE LE TROPHÉE NATIONAL YACCO

Si Guy reste sur les rallyes sur terre c’est par philosophie. « On y trouve de l’entraide, de la convivialité. Le format est parfait pour notre activité professionnelle mais aussi pour les assistances qui n’ont pas à se déplacer comme sur les épreuves asphaltes.» Quand on évoque le meilleur souvenir de course, Guy ne cite pas une victoire mais le premier podium avec son fi ls Hugo à la place du copilote. Rien d’étonnant à ce que ce dernier ait plongé dans la marmite après 2 saisons aux côtés du paternel. Et avec un talent certain. Ceux qui ont vu passer la 205 GTI dans des positions plus ou moins acrobatiques ne nous contrediront pas

LA 205 GTI À FAILLI NOUS TRAHIR

« Après l’expérience du copilotage, je bouillais d’envie de passer dans le baquet de gauche et ce fut une décision mûrement réfl échie avec mon père. Je n’avais pas de budget pour une formule de promotion, ce dont je continue de rêver. Rouler en moderne avec une petite auto implique de passer sur des terrains très abîmés, donc des risques de casse importants. Avec la formule actuelle du championnat VHC, on part en premier, c’est sympa. Le choix s’est porté sur une 205 GTI. Nous l’avons monté de A à Z avec une préparation moteur réalisée par ARP, la société de la famille Lopez, basée à Aix en Provence… » Ces deux saisons se sont soldées par un titre de vice-champion de France, l’an dernier, et le titre cette saison avec un doublé dans le cadre du 2 roues motrices, 2022 et 2023. Hugo adore les « jumps ». On s’en serait douté vu l’attaque qu’il affiche. « Aux Cardabelles, pour ma première participation, mon père avait abandonné et je savais qu’il était là, à la bosse. Je suis passé soudé, histoire de l’épater ! A l’atterrissage, on a cru que la caisse aller nous trahir » précise Hugo, dans un éclat de rire.

JUSTE UN RÉTRO CASSÉ

Mais il faut savoir rouler avec sa tête. Et ceux qui prendrait le Varois et son copilote pour des têtes brûlées seront peut-être déçus. « C’est vrai que se retrouver dans les temps d’une Porsche ou Lancia c’est un peu gratifi ant mais cela ne veut pas dire que nous jouons notre vie à chaque spéciale» précise Hugo. En 14 rallyes, il compte un tout droit au Vaucluse 2022 et une seule casse, un miroir de rétro dans un passage tendu. « Nous savons que la voiture ne supporterait pas notre enthousiasme un rallye entier! La tactique consiste à faire des temps dans les 3 ou 4 premières spéciales et ensuite assurer le coup. Et ça paie. On aimerait se comparer avec des modernes mais ce n’est pas possible. Nous passons sur un terrain assez propre d’abord, même si le balayage est important. Ceux qui nous intéressent avec des autos comparables roulent sur un terrain déjà défoncé… donc pas de comparaison possible »

AVEC FLORENT DELPECH, L’ENTENTE

Du côté des copilotes, Hugo fait confi ance à Florent Delpech, un Lotois. « Le VHC est un microcosme. On a fait un essai au Terre de Langres, en 2022 et depuis on constitue un sacré tandem. C’est l’avantage de la Terre, on n’a pas de reco avant le rallye donc on peut habiter des régions éloignées et se retrouver le vendredi du rallye. » Pour 2024, Hugo et Florent vont tripler en VHC mais le champion de France ne renonce pas à rouler en moderne. « Le must serait une coupe de marque mais c’est beaucoup plus onéreux. Pour le moment on prend beaucoup de plaisir et l’ambiance est excellente. On verra » conclut le champion. Avec Guy, ils seront à pied d’oeuvre dès le Terre des Causses, dans leurs championnats respectifs. 

Alain Lauret