XAVIER BONALDI, LES CARDABELLES DANS LE SANG
XAVIER BONALDI LES CARDABELLES DANS LE SANG
Le Millavois Xavier Bonaldi n’a pas sillonné les routes du championnat du Monde comme son voisin Didier Auriol mais des routes des Cardabelles, il connaît la moindre pierre et les pistes du Causse ont été depuis la première édition son terrain de jeu favori. A 66 ans, ce commercial retraité ne jure que par les pistes du Camp et les chemins de terre proches de l’ancienne capitale du gant. Il est né au Maroc, à Meknès, mais ses parents quittent la terre africaine alors qu’il est encore jeune pour rejoindre l’Aveyron. De ce pays, il garde des souvenirs assez extraordinaires des berlinettes Alpine qui signèrent les victoires dans les années 70 ou des DS Proto de Bob Neyret qui l’impressionnaient. « C’était jour de fête. On partait en famille sur les pistes pour admirer les autos de course. C’est là qu’est née ma passion. Et dès que ma bourse me l’a permis, je me suis lancé dans l’aventure. C’était la première édition du Cardabelles, en 1984 et j’ai pris le départ avec une Toyota Célica TR22 d’occasion, copiloté par un ami, Yvan Jean Bouat. La Toyota était propulsée par un 1600 et je me prenais déjà pour un pilote de course ! Mon bolide avait de la gueule. Bien sûr les pneus étaient usagés mais l’arceau avait été fait sur mesure ! ».
UN SIMULATEUR SUR LE CAUSSE
« Les pistes du Causse étaient notre terrain de jeu, notre simulateur à nous. En douce et de manière discrète nous étions une flopée à y avoir limé les chemins en terre voisins au volant des voitures plus ou moins adaptées à l’exercice ! Mais on se marrait bien. Et secrètement j’espérais bien retrouver cette ambiance, le jour où j’ai mis le casque « pour de vrai ». Mais le moteur de la Toyota n’était pas au mieux et cette première se soldera par un abandon. Cependant se retrouver au milieu de nos vedettes locales… et rouler aux côtés d’autres nettement plus connues, c’était le must ». Fort de cette première expérience, en 86, après un deuxième galop d’essai sur ses terres, Xavier va investir dans une Corolla 1600 inscrite en groupe N. XAVIER BONALDI LES CARDABELLES DANS LE SANG Le Millavois a participé à toutes les éditions du Rallye des Cardabelles. PORTRAIT 20 Presque exclusivement sur les Cardabelles, malgré quelques incursions en Vaucluse, et durant une quinzaine de saison, la Corolla va lui permettre d’empocher pratiquement à chaque fois sa classe de cylindrée. Après Yvan Jean Bouat, c’est sa belle-sœur Florence qui prend place dans le baquet de droite. « À Nant, d’où sont natifs Yvan, Jean et Florence, ils aiment l’auto, ce n’est pas Richard Thiery qui me dira le contraire ! » s’esclaffe Xavier. Mais souvent les copains sont là au bon moment pour donner un petit coup de pouce. Ce fut le cas quand son ami Bruno Forcolin décide de lui venir en aide. « Ils m’avait dit, en se marrant, que si un jour il disposait d’une 4 roues motrices, il me la prêterait pour mieux juger du coup de volant. Et en Août 2000 il a reçu une Ford Escort Cosworth que nous avons engagée en groupe N. Ce fut une course contre la montre pour pointer à temps sur la ligne de départ. Au terme de quelques nuits presque blanches, on a réussi. C’était la première fois qu’on faisait des chronos dans le top 10 mais nous sommes restés très lucides quand même quand je me suis rendu compte que le premier de la coupe 206 était devant nous ! ». À la Cosworth succède une Sierra 2 roues motrices. « Ça envoyait du bois mais c’était une auto fragile. Une propulsion et des chevaux ça permet de se faire plaisir, mais face aux 4×4 qui se faisaient de plus en plus nombreuses, il fallait réagir. ».
LA BMW 325 IX, UN TRÈS BON COMPROMIS
Avec son copain et copilote Philippe Roy, ils investissent dans une BMW 325 IX. Un très bon compromis et la moins chère du lot qui fera leur bonheur durant presque une décennie. « Ça faisait des temps et c’était très joueur. Que demander de plus quand on est un pur amateur. Cela ne nous a pas empêché de réaliser quelques perfs remarquables… » précise Bonaldi. Désormais c’est au volant d’une 206 RC qu’il écume les spéciales de son rallye et après 3 Cardabelles de mise au point, la Peugeot se révèle le compromis idéal. « C’est une auto qui ne pardonne pas, c’est nettement plus incisif que ce que j’ai connu jusqu’alors. Mais quand on a un lourd passé au volant de propulsion, en principe on sait un peu tout faire. J’ai essayé les rallyes sur goudron mais je ne suis pas convaincu. La terre ce sont les copains, l’entraide, l’ambiance et… l’économie car concentré sur 2 jours et des reco limitées. ».
OPPORTUNITÉ DE PASSER AU VHC AVEC UNE PROPULSION
« Néanmoins, avec l’arrivée des 4 roues modernes, les pistes souvent défoncées quand tu passes dans le milieu du peloton, c’est un peu décourageant. Désormais c’est l’escalade. Des coupes intouchables car onéreuses. Courir pendant 2 saisons et renoncer serait frustrant, tant que les Cardabelles seront organisées, je serai au départ. Qu’importe le flacon…. ». Cependant Xavier qui est très conservateur a gardé nombre de ses autos de course dont la Toyota et il se pose la question de passer au VHC. « Revenir à la propulsion est séduisant. Comme je l’ai dit les terrains sont de plus en plus dégradés pour les petites autos. Passer à l’historique et rouler avant les modernes ça fait réfléchir et pas que moi. Nous sommes plusieurs à y penser. J’ai noué de bons contacts avec des équipes belges et préparer une auto pour les prochaines éditions me trotte dans la tête depuis un petit moment. ». En parallèle, et par nostalgie sûrement, Xavier a participé à des courses dans le désert marocain, notamment il s’est engagé en janvier au M’Hamid Espress. « Avec mon Range, j’ai chatouillé des gars qui étaient mieux armés. L’ambiance est exceptionnelle pour le moment. Je monte un buggy qui sera beaucoup plus efficace… » précise le Millavois, qui n’est vraiment pas prêt à raccrocher le casque, que ce soit sur le terrain aveyronnais ou sous d’autres latitudes.
Alain Lauret