Phillipe Pinchedez, dirigeant de Pinch Racing, team dédiée à la préparation et à l’assistance de véhicules de compétition, nous livre une interview exclusive sur son amour de jeunesse, le Rallye Raid !

GT2i : Bonjour Philippe ! Merci de nous accorder du temps pour parler de vous, de votre parcours et de votre passion pour le Rallye Raid. Pouvez-vous nous expliquer plus en détail ce que fait Pinch Racing ?

Philippe Pinchedez : Merci à vous, c’est un plaisir de partager ce moment ensemble ! Pinch Racing, nous sommes à la fois constructeur de buggy pour les courses de désert, Rallye Raid, et nous avons une structure de transport et d’assistance aux propriétaires de véhicule. Nous faisons aussi de la location clé en main de véhicule de course pour ce type de compétition.

GT2i : Quand avez-vous commencé ?

PP : Le Rallye Raid, c’était en 1997 ! Avec la préparation de voitures pour le Dakar, Tunisie, et Maroc. Avant ça, nous étions une écurie de course moto vitesse. À notre actif plusieurs titres de champion de France, nous avons également roulé plusieurs fois en championnat du monde et lors des 24h du Mans.

GT2i : Comment est né votre amour pour le Rallye Raid ?

PP : Je fais partie de la génération qui a été bercée par le Dakar ! Mon père m’emmenait sur les départs du Dakar lorsqu’ils se déroulaient en région parisienne. Pour moi, faire le Dakar, c’était un rêve. En 1987 j’ai failli partir, mais malheureusement ma moto n’était pas prête à temps et j’ai déclaré forfait. Cette expérience m’a permis de rencontrer des gens qui faisaient de la course de vitesse, je me suis alors tourné vers les Championnats de France de Vitesse pendant plusieurs années. Ensuite, je me suis servi de ma notoriété moto pour pouvoir basculer et revenir à mon amour de jeunesse, c’est à dire le Rallye Raid. En 1997, s’en sont suivies mes premières participations à la Baja d’Italie et au Rallye de Tunisie. Et depuis plus de 120 Rallye Raid à mon actif.

GT2i : Vous nous avez dit que vous étiez à la fois constructeur mais que vous aviez également une structure de transport et d’assistance . Pouvez-vous nous en dire plus ?

PP : Nous sommes spécialisés dans la catégorie SSV, c’est à dire petit véhicule de mille centimètres cubes , commercialisé par quelques constructeurs. Cela comprend la préparation de véhicule de série que l’on modifie pour pouvoir faire Phillipe Pinchedez, dirigeant de Pinch Racing, team dédiée à la préparation et à l’assistance de véhicules de compétition, nous livre une interview exclusive sur son amour de jeunesse, le Rallye Raid ! Le Rallye Raid dans la peau PINCH RACING vers les Championnats de France de Vitesse pendant plusieurs années. Ensuite, je me suis servi de ma notoriété moto pour pouvoir basculer et revenir à mon amour de jeunesse, c’est à dire le Rallye Raid. En 1997, s’en sont suivies mes premières participations à la Baja d’Italie et au Rallye de Tunisie. Et depuis plus de 120 Rallye Raid à mon Vous nous avez dit que vous étiez à la fois constructeur mais que vous aviez également une structure de transport et d ’ assistance . Pouvez-vous nous Nous sommes spécialisés dans la catégorie SSV, c’est à dire petit véhicule Nasser al-Attiyah avec Phillipe Pinchedez 8 INTERVIEW de la compétition, aussi bien au niveau amateur, fédéral (Championnat de France) ou mondial avec la FIA. Nous avons l’agrément pour construire tous ces véhicules, châssis compris. Nous faisons vraiment du surmesure ! D’ailleurs, nous avons un de nos véhicules, le T3RR, qui est entièrement fabriqué dans nos ateliers. Au total, nous avons produit une dizaine de véhicules assemblés sur place ou vendus en kit. À chaque grosse sortie, ce véhicule-là, roule devant sur les Dakar et sur toutes les grosses courses internationales.

GT2i : Vous avez une autre partie dédiéeplutôt au transport et à l’assistancedirectement sur les compétitions ?

PP : Oui exactement, nous sommes équipés avec les camions d’assistance, les véhicules légers d’assistance, fourgon. Nous proposons des prestations sur-mesure enfonction du rallye, du pays dans lequel nousnous déplaçons et du nombre de véhiculesen transport et que nous assistons de façonà ce que ça soit toujours une prestation aujuste prix.

GT2i : Combien êtes-vous dans l’équipe ?

PP : Nous varions de un à quinze, puisqu’on fonctionne énormément avec des indépendants qui viennent en renfort selon les besoins. Les véhicules à entretenir, réviser, le type d’épreuve que nous allons faire. Par exemple, quand nous faisons les 24h de Paris, c’est une épreuve qui demande beaucoup de personnel. Nous avons aussi des chauff eurs qui viennent conduire les camions.

GT2i : Quels véhicules proposezvous ?

PP : Nous faisons du surmesure et de la location. Nous sommes aptes à construire un véhicule de A à Z pour un client avec diverses options possibles et inimaginables, mais nous proposons aussi des véhicules basiques qui permettent de faire des rallyes découvertes. Enfi n, nous avons des véhicules aux normes FIA qui, eux, sont homologués pour le championnat du monde et qui nous permettent de fournir une prestation performante pour pouvoir jouer devant.

GT2i : Tous les véhicules ne sont pas homologués FIA ?

PP : Exactement, dans le Rallye Raid 30% des courses sont aux normes FIA avec un calendrier qui correspond au Championnat du Monde. Les 70% restants, ce sont des Rallyes Raid qui n’ont pas besoin de véhicule homologués mais où les mesures de sécurité sont respectées.

GT2i : Vous avez parlé du véhicule T3RR, s’agit-il de votre création ?

PP : Oui, c’est une de nos créations. T3 c’est le nom de la catégorie, c’est un véhicule light et RR pour Rallye Raid, c’est son appellation.

GT2i : Comment vous est venue cette idée de SSV labellisé FIA ?

PP : Tout simplement par rapport à l’évolution de la réglementation et des championnats. Au début, il y avait une seule catégorie qui regroupait les véhicules de série et prototypes. Avec le temps, les organisateurs se sont aperçus qu’il fallait les séparer. D’un côté, une catégorie véhicule de série, c’est à dire sorti du concessionnaire, qui bénéficie d’une amélioration au niveau sécurité, réservoir, extincteurs, arceaux, harnais, baquets.. De l’autre une catégorie prototype, plus libre, avec des côtes à respecter au niveau largeur, longueur, et une cylindrée à ne pas dépasser au niveau moteur. Et là c’est la course à l’armement. C’est à qui aura le véhicule le mieux suspendu, qui accélère le mieux, qui sera le plus fi able et le plus près possible de la courbe de poids. C’est la catégorie avec le plus gros challenge : quand on est un petit constructeur, aller se battre avec les gros du championnat et les structures officielles, c’est toujours sympa car c’est un défi intéressant.

GT2i : Avez-vous fait le Morocco Desert Challenge ?

PP : Je l’ai fait trois fois : en 2018 j’ai fini 3ème, en 2019 j’ai gagné, et cette année nous étions plutôt bien placés mais nous avons rencontrés des soucis électriques. Nous n’avons pas encore fait le programme 2024 mais une chose est sûre, c’est que nous commencerons la saison avec le M’hamid indépendants qui viennent en renfort selon les besoins. Les véhicules à entretenir, réviser, le type d’épreuve que nous allons faire. Par exemple, quand nous faisons les 24h de Paris, c’est une épreuve qui demande beaucoup de personnel. Nous avons aussi des chauff eurs qui viennent conduire les camions.

GT2i : Quels véhicules proposez-vous ? PP : Nous faisons du surmesure et de la location. Nous sommes aptes à construire un véhicule de A à Z pour un client avec diverses options possibles et inimaginables, mais nous proposons aussi des véhicules basiques qui permettent de faire des rallyes découvertes. Enfin, nous avons des véhicules aux normes FIA qui, eux, sont homologués pour le championnat du monde et qui nous permettent de fournir une prestation performante pour pouvoir jouer devant. à ce que ça soit toujours une prestation au Combien êtes-vous dans l’équipe ? Nous varions de un à quinze, puisqu’on fonctionne énormément avec des indépendants qui viennent en renfort selon les besoins. Les véhicules à entretenir, réviser, le type d’épreuve que nous allons faire. Par exemple, quand nous faisons les 24h de Paris, c’est une épreuve qui demande beaucoup de personnel. Nous avons aussi des chauffeurs qui viennent conduire les camions. Quels véhicules proposez- Nous faisons du surmesure et de la location. Nous sommes aptes à construire un véhicule de A à Z pour un client avec diverses options possibles et inimaginables, mais nous proposons aussi des véhicules basiques qui permettent de faire des rallyes découvertes. Enfin, nous avons des véhicules aux normes FIA qui, eux, sont homologués pour le championnat du monde et qui nous permettent de fournir une prestation 9 INTERVIEW Express fin janvier/ début février, au Maroc. C’est la course accessible à tout le monde, où nous faisons justement découvrir la discipline à des amateurs. Ensuite nous enchaînerons sûrement avec le Carta Rallye qui, lui aussi, est au Maroc.

GT2i : Déjà un beau programme de prévu ! Lorsqu’on parle de Rallye Raid on pense forcément au Dakar. Est-il au programme ?

PP : Le Dakar nous l’avons fait cinq fois. J’ai fait cinq fois son petit cousin aussi qui s’appelle l’Africa Race. J’ai fait dix fois le rallye de Tunisie, le Maroc plus de cinquante fois. Après nous avons fait le France Rallye, la Roumanie, l’Albanie, la Grèce. Il y en a tellement !

GT2i : Quel est le rallye qui vous a le plus marqué ?

PP : C’est mon premier Dakar. Nous sommes au départ avec tous les pilotes, que nous avons vu jusqu’alors qu’à la télé et que nous n’avons jamais côtoyé. Et puis, fi nalement, nous sommes là, au milieu de tout le monde.

GT2i : Vous l’avez fait avec quel véhicule ?

PP : Le premier Dakar, je l’ai fait avec un Pajero Mitsubishi, V6.

GT2i : Et le dernier Dakar ?

PP : Le dernier Dakar que j’ai fait, c’était l’an dernier, c’était avec mes T3RR, j’étais 3ème au scratch, malheureusement, je me suis cassé une vertèbre dans les dunes à un kilomètre de l’arrivée de la spéciale. J’ai dû abandonner à cause de cette vertèbre fracturée. C’est les risques, ça roule tellement vite, on enchaîne les dunes et on ne sait pas trop ce qu’il y a derrière. Il y a toujours une part de chance dans tout ça. Et puis, quand on en manque un peu ça ne passe pas. Nous n’avons pas fait de tonneaux, nous avons juste tapé le dessous de la voiture et le choc m’a écrasé la vertèbre.

« Et là c’est la course à l’armement. C’est qui aura le véhicule le mieux suspendu, qui accélère le mieux, qui sera le plus fi able et le plus près possible de la courbe de poids »

GT2i : Quel est votre plus beau souvenir ?

PP : Forcément, la 1ere victoire en Rallye Raid : c’est toujours un moment génial en l’occurrence le Rallye de Tunisie en 2015. Toutes catégories confondue, je gagne au scratch avec un SSV ! C’était la première fois avec un SSV, devant toutes les grosses pointures, ça a mis le pied à l’étrier du Rallye Raid.

GT2i : Question d’actualité, que pensezvous de la cohabitation entre écologie et automobile ?

PP : C’est primordial je dirai même ! De notre côté cela fait deux ans que nous développons l’éthanol dans le Rallye Raid avec la FIA. Depuis le mois de juin 2023 la FIA a enfi n reconnu l’éthanol comme carburant pour le Rallye Raid. Nous travaillons en collaboration avec bio motors.

GT2i : Tous vos véhicules roulent à l’éthanol ?

PP : Pas tous, car sur certaines épreuves la logistique reste compliquée. Chaque fois que c’est possible, nous privilégions l’éthanol, un carburant propre qui, de plus, est plus performant que de l’essence.

GT2i : Est-ce qu’ il y a d’autres choses de prévu dans la roadmap ?

PP : Eff ectivement l’arrivée du tout nouveau Can-am équipé d’une boîte séquentielle nouvelle triangulation. Tout est nouveau et nous attendons le premier véhicule pour commencer à les préparer pour la saison 2024 !

GT2i : Merci beaucoup Phillippe pour cette interview très intéressante. Bonne chance pour vos projets et nous ne manquerons pas de vous suivre dans vos aventures !

Propos recueillis par Laurie Pastré