Connu de tous dans le sillage du rallye français, la famille Panagiotis écume les rallyes
de génération en génération, avec pour seul mot d’ordre : la passion avant tout.
Panagiotis, un nom qui rime avec passionné. Un amour et une passion pour le sport automobile qui n’épargne presque personne dans la famille. Parce que oui, chez les Panagiotis, peu sont les membres écartés du monde des quatre roues. Tout a commencé à Coustellet dans le garage familial, où Jean-Yves, le papa, réparait et préparait toutes sortes de véhicules. Un lieu propice pour les deux frères, Yannick l’ainé et Loïc le second, où ils ont pu faire leurs premiers pas dans le monde de l’automobile.
YANNICK PANAGIOTIS
« On est un vrai noyau dur de Panagiotis, on est des vrais passionnés. On ne fait pas ça pour la gloire ou autre, c’est vraiment la passion avant tout. »
« Le sport automobile, on a été trempé dedans à la naissance, je crois qu’on n’a pas eu le choix. Ils nous ont donné le virus, et quand t’es dans la mécanique, que tu touches à la boite, au moteur… Et que tu aimes ça, forcément, l’envie de rouler s’accentue et tu tombes dedans. À 16 ans, j’étais copilote, et à 18 ans, je faisais mon premier rallye », raconte Yannick Panagiotis, pilote et gérant de la structure ‘‘Panasport’’. Et comme les chiens ne font pas des chats, c’est tout naturellement que Yannick Panagiotis consacre pratiquement tout son temps libre à sa discipline. Le quadragénaire originaire du Vaucluse, depuis peu détenteur d’un domaine viticole dans le Luberon, partage son métier et sa passion accompagnée de sa femme en co-pilote, avec laquelle il dispute plusieurs championnats. Rallye, circuit, Nascar, rallye-raid, Dakar, etc. Le pilote vauclusien épluche toutes les disciplines. « Je me décris comme un pilote épicurien, sourie Yannick. Du moment que je suis dans un baquet et derrière un volant, j’aime toutes les disciplines. J’aime découvrir des voitures diff érentes, de nouveaux circuits… Généralement, une fois que j’ai fait le tour de la voiture et que je me suis adapté à l’environnement de conduite, j’ai déjà envie d’aller voir autre chose. Je suis un vrai gamin ». Initié par son père dans le rallye, la soif de découverte aura amené Yannick à découvrir de nouveaux horizons. Si on peut le retrouver à bord d’une C3 rallye2, en compagnie du Team FJ, sur les routes du championnat de France des rallyes, le pilote vauclusien s’adonne à de nouvelles disciplines. En Nascar aux Etats-Unis, en passant par les dunes de sable d’Arabie Saoudite, Yannick Panagiotis a pu explorer l’univers des circuits ovales américains, ou encore les spéciales en plein désert lors du Dakar. « Je ne suis pas là pour être le meilleur, et je n’ai pas la prétention de le dire. Quand il me manque quelques secondes pour aller chercher le mec devant, je sais où elles sont. C’est que par pur plaisir, je suis que le champion de la courgette. (rires) ».
LE TEAM FAMILIAL « PANASPORT »
Dès l’âge de 21 ans, Yannick ouvrait son premier atelier dans son village natal, à Gordes dans le Luberon. Si son père tenait toujours le garage familial, l’envie de se développer était déjà présente. Mais qui dit rallye en famille, dit team familial. Tandis que Loïc a repris les rênes du garage familial à Coustellet, Yannick s’occupe du team Panasport. Anciennement implanté à Gordes, c’est à Fontaine Vaucluse qu’il s’est installé récemment dans plus 900 mètres carrés, dédiés à l’univers de la compétition, qu’il inaugurera courant octobre. Toujours dans le coté familial, il dirige son atelier en compagnie de son cousin, responsable de l’atelier. Aujourd’hui, Panasport n’est pas un atelier comme les autres. Si ses missions restent assez ordinaires : location de voitures de course, accompagnement sur les rallyes en termes de mécanique, maintenance et entretien… l’atelier n’est pas ouvert à tous. « Ce n’est pas un atelier automobile classique, explique Yannick. On fait le choix de prendre que des voitures qui nous plaisent : sportives, voitures de rallye, voitures vintages, etc. ». En effet, si l’atelier s’occupe que de certains types de véhicules, il n’est pas ouvert comme un magasin classique et des horaires fi xes. « L’atelier est ouvert seulement sur rendezvous, répond Yannick. « Lorsqu’une voiture rentre, on a une date de sortie. Mais entretemps, on s’organise comme on le souhaite. ». Si les aff aires tournent plutôt bien avec deux ans d’avance de travaux déjà calés, le manque de main d’œuvre reste un point noir pour l’équipage. « On n’arrive pas à trouver des mécanos passionnés, soutient le patron de Panasport. On a tout ce qu’il faut pour travailler dans de bonnes conditions, des projets plein la tête, mais malheureusement sans mécaniciens qualifi és, on ne peut pas avancer. Si des mécaniciens cherchent une structure pour se développer, c’est avec plaisir qu’on vous attend à Fontaine Vaucluse. ». Bien que Yannick n’ait pas pour ambition de devenir un team énorme sur le marché de la location de voiture de course, c’est plus dans le monde du rallye-raid qu’il se voit s’épanouir. Tombé quelque peu « amoureux » par cette discipline, il compte déjà deux participations au mythique Dakar, avec une dernière apparition lors de l’édition 2023 qui lui aura valu trois vertèbres de cassé. « Le rallye-raid, ça n’a rien à voir avec le rallye traditionnel, précise le Vauclusien. Quand vous prenez le départ, vous êtes seul avec votre machine et votre copilote. La seule chose qui vous guide, c’est une carte et un GPS. Ça peut faire peur, mais je n’ai jamais roulé dans des paysages comme ceux-là, tu es émerveillé du départ à l’arrivée. ». Le team Panasport compte déjà plusieurs véhicules comme le 4×4 Pro truck V8 et le 4×4 Centuri (voitures de Rally-Raid), la Mitsubishi Evo10, des Porsche ou encore une Ford Escort Mk1. Si tout est fait pour être opérationnel en 2024, Yannick espère faire voyager ses clients et leur apporter la même dose de plaisir qu’il prend chaque week-end.
Matthieu Morel