GÉRARD MARCY SUR LE PODIUM FINAL AVEC LA MEILLEURE VOITURE À DEUX ROUES MOTRICES
A 18 ans, Charles Munster a remporté le Romania Historic Winter Rally, épreuve réservée aux voitures historiques et disputée sur un parcours totalement enneigé. Pour Charles Munster, il s’agit d’une première victoire absolue dans un rallye. Charles pilotait une Subaru Impreza 555 Groupe A avec laquelle il n’avait pas la moindre expérience, accueillant à ses côtés Jasper Maelfait, jeune copilote inexpérimenté qui est actuellement en stage chez BMA. Avec Gérard Marcy (Porsche 911 Carrera RS Proto), BMA a positionné une deuxième voiture sur le podium final. Marcy a terminé à la troisième place, remportant le classement réservé aux voitures à deux roues motrices.
La préparation en vue de cette épreuve a été plutôt chaotique. “Le but était que je pilote cette voiture, avec Charles à mes côtés, explique Bernard Munster. Après le décès de Philip Cracco, j’ai décidé de ne pas me rendre en Roumanie afin de pouvoir assister aux obsèques samedi. Il a été décidé que Charles piloterait la voiture. Comme celle-ci était déjà en cours de route, je ne pouvais rien lui proposer d’autre. Charles n’avait pas la moindre expérience avec la Subaru, qui a été construite par Prodrive en 1995, bolide au volant duquel Kenneth Eriksson avait terminé deuxième du Safari Rally en 1996. Problème supplémentaire : Charles n’avait pas de copilote. Après une discussion avec Jasper Maelfait, stagiaire chez BMA, il a été décidé qu’il assisterait Charles. Or, Jasper n’avait jamais lu la moindre note…’’
Le rallye était réparti sur trois journées. Vendredi, Charles a signé à deux reprises le troisième temps. Samedi, il a remporté cinq des six épreuves spéciales, prenant les rênes de la course après le quatrième tronçon. Dimanche, Munster a de nouveau dominé l’épreuve, remportant quatre des cinq spéciales. Une sacrée performance pour un duo inexpérimenté, qui a fait preuve de beaucoup de professionnalisme et de concentration ces derniers jours. “C’était fantastique d’être en mesure de rouler au volant d’une voiture aussi légendaire, sourit Charles Munster. La Subaru 555 demande un style de conduite totalement différent de ce à quoi je suis habitué. Pour aller vite, il faut rouler agressif et être presque constamment en glisse. C’est totalement différent du style de conduite que l’on adopte dans les rallyes modernes. C’était aussi la première épreuve que je disputais sur la neige. Avec les pneus à clous, le grip est comparable aux épreuves sur terre. Parfois, on a plus de grip, parfois moins…’’
L’ambiance en fin d’épreuve était au beau fixe dans les rangs de BMA, et pas seulement parce que Charles Munster s’était imposé. Gérard Marcy a apporté sa pierre à l’édifice en terminant troisième et en remportant la catégorie des deux roues motrices. “Je suis vraiment satisfait non seulement de remporter ma catégorie dans une telle épreuve au solide plateau, mais aussi de me retrouver sur le podium final. Les pilotes classés derrière moi ont mis un maximum de pression, mais ils ne sont pas parvenus à me déloger du top 3. La voiture était parfaitement préparée, et durant l’épreuve, BMA a travaillé de manière fantastique. Ce succès trouve son origine dans le fait que nous avons constamment roulé sans commettre la moindre faute. En outre, mon copilote, que j’avais rencontré pour la première fois à l’aéroport, m’a parfaitement guidé. Il ne connaissait pourtant ni le pilote, ni la voiture, ni le rallye. Ce qui ne l’a pas empêché de livrer une solide prestation. Fabrice Henry a donc été mon double parfait. Il faut savoir que dans les années ’80, j’ai disputé une dizaine de Dakar, et que je suis un pilote qui roule surtout à vue. C’est un type de navigation totalement différent de ce à quoi les copilotes sont habitués aujourd’hui. Et pourtant, Fabrice Henry s’est adapté en un temps record à cette manière de procéder. C’était exceptionnel, et ça, je ne l’avais jamais vécu auparavant.
“Je suis fier de la manière dont Charly a mené cette course, commente Bernard Munster. Avant qu’il ne parte vers la Roumanie, je lui avais dit de regarder sur Youtube afin de comprendre la manière dont Colin McRae pilotait cette voiture par le passé. Il allait apprendre pas mal de choses de cette façon. En outre, il n’avait encore jamais piloté sur la neige. Et il a tout bien fait ! La prestation de Gérard Marcy doit également être relevée. Un super résultat. Gérard n’était sans doute pas le plus rapide dans sa catégorie, mais il a été très constant, faisant preuve d’efficacité et ne commettant pas de faute.’’
Outre Charles Munster et Gérard Marcy, BMA a pris le départ avec deux autres voitures. Philippe Moortgat et André Leyh (Porsche 911 Carrera RS Proto) ont conclu la journée de vendredi en 18ème position. Le duo a grimpé à la 13ème place dimanche, pour finalement conclure l’épreuve juste en dehors du top 10, au 12ème rang.
Paul Chieusse, qui était accompagné d’Andrée Hansen (Porsche 911 Carrera RS Proto) a vécu un excellent début de course. Après deux chronos dans le top 10, il se retrouvait à une belle 7ème place vendredi soir. Samedi, il a hélas souffert de soucis de freins qui lui ont coûté beaucoup de temps. Il a même dû laisser tomber quelques spéciales. Une fois que le problème a été résolu, il a conclu la journée de samedi par un 10ème chrono. Le dimanche, Chieusse a perdu du temps en échouant dans un mur de neige, et c’est par un cinquième meilleur temps dans la dernière spéciale qu’il a achevé ses débuts en Porsche. Le Français a finalement été classé en 32ème position.