Cette année le Cévennes Classic, qui se veut une évocation des Critérium des Cévennes, a connu un faste particulier pour cette 6ème édition, mise sur pied par l’équipe de Serge Recollin et Richard Thiery. Les ingrédients d’un bon « Critérion » étaient présents avec la pluie, le brouillard, les feuilles mortes écrasées et la magie de la nui cévenol, puisque seule la première zone de régularité (Montardier) s’est déroulée de jour.

La venue du pilote Italien « Miki » Massimo Biasion, double champion du monde des rallyes en 1988 et 1989 sur une Lancia 037 groupe B, avait attiré la grande foule à Ganges, ville départ et arrivée de cette épreuve de régularité renommée. Et le champion s’est prêté de bonne grâce à toutes les sollicitations.

Samedi matin, alors que Giuseppe Volta, le préparateur mythique Lancia, se prêtait à l’exercice des vérifications, Loredana Garone, la responsable de la société Sparco pour l’ouest de l’Europe, coéquipière du grand champion, expliquait : « Richard Thiery de la société GT2i a sollicité notre collaboration ; c’est avec grand plaisir que nous sommes présents avec la 037 Tolip du Team Volta (en fait la voiture perso du préparateur, NDLR). La région est très belle et les routes prometteuses… » Miki Biasion, lui, avait débuté le rallye bien plus tôt. « Je suis parti vendredi d’Italie, mais à Nice mon véhicule est tombé en panne, en surchauffe. Nous avons dû nous rendre à l’aéroport pour louer une auto à une heure du matin et nous voilà… Le critérium des Cévennes m’a souvent été loué par les copains, Didier Auriol, Jen Claude Andruet, Bruno Saby. Je suis impatient de découvrir ces routes. »

Miki Biasion en vedette et Navarre pour la victoire

Le fait que les lacets cévenols le mettaient très vite dans l’ambiance : il perdait une roue dans la première ZR, puis, une fois réparée, rejoignait son  assistance et repartait à temps pour Mandagout et les lacets de Talleyrac. Sous le ciel enfin dégagé, il pouvait apprécier les Cévennes. Et visiblement convaincu au moment de céder le volant à Volta, pour la deuxième étape. « Ce sont des routes fabuleuses, même à faible allure, c’était un vrai plaisir. Giuseppe va me remplacer, mais je pense que je reviendrai l’an prochain », précisait Miki Biasion avant d’aller prendre du repos. Volta lui succédait mais dans les « Millerines », il tapait un parapet et y laissait le train arrière. Exit la 037 !

Dans le clan des purs amateurs de « régul », pendant ce temps, la bagarre était lancée ; Si l’italien Celli (Lancia HF) inconditionnel de la nuit cévenole renonçait, en panne, les spécialistes belges avaient pris la direction des opérations, après quatre secteurs, avec Horgnies, le lauréat de 2011 (Opel Manta) et l’étonnant Holvoet (Toyota Celica GT) qui découvrait ce rallye. Mais au terme de la première étape, c’est Christophe Navarre et Alice Cianni (Cooper S), malchanceux par le passé, qui pointaient en tête et la longue étape nocturne du coté de l’Asclier. Saint-Jeans-du-Gard, Colognac et la Cadière n’allaient rien changer. Le pilote de Mèze, à égalité de points avec Horgnies mais avec un nombre important de ZR, était déclaré vainqueur. Les locaux Argeliès (7e) et Mazauric(9e) rentraient dans le top ten tandis que Mourgues, Jaffrenou, Dumas ou Compan assuraient le spectacle.

Alain LAURET
Source : MIDI LIBRE