Au sein de Team Manthey et au volant d’une Porsche 997 GT3 R qu’il partageait avec Marc Lieb, Richard Lietz et Lucas Luhr, Romain Dumas a connu des 24 Heures du Nürburgring semées d’embûches. En dépit de plusieurs incidents de course, le quadruple vainqueur de l’épreuve était toujours en lice pour le podium dans les ultimes boucles. Malheureusement, la n°11 a été contrainte à l’abandon dans les tous derniers instants…Après une entame positive, avec le 3e chrono des essais libres jeudi, le Team Manthey se classait 6e des qualifications, divisées en plusieurs séances. Au cours de l’une d’elles, Romain Dumas allait rencontrer sa première péripétie du week-end. « J’ai crevé durant la session nocturne » raconte-t-il. « Comme le circuit est très long, nous avons des outils placés à différents endroits en cas de panne. J’ai donc changé moi-même la roue ! C’était plutôt inédit comme situation, mais l’essentiel était ailleurs. Marc (Lieb) s’est chargé de faire la qualification et a réalisé une bonne performance. »
Dimanche, c’est donc depuis le 3e rang et devant des tribunes combles que la Porsche du Team Manthey s’élance. Elle se bat aux avant-postes durant les premières heures mais va être retardée par la suite. Durant la nuit, la n°11 est victime d’une sortie de piste. C’est ensuite un problème de capteur qui perturbe la Porsche 997 GT3 R au moment des redémarrages. Le quatuor entame une solide remontée, depuis la 10e place jusqu’à la 4e, avec Romain Dumas à bord. « Il s’est mis à pleuvoir et la Nordschleife, longue de plus de 20km, est une piste qui permet de faire de grosses différences dans telles conditions » explique Romain Dumas. « J’ai vraiment attaqué et pris beaucoup de risques pour gagner du temps. Sur certains tours, je reprenais 20 secondes au leader ! »
De retour aux affaires, le Team Manthey doit faire face à un nouveau contretemps. Dans la matinée, un pneu à plat déjante et provoque un problème de freins. Ce n’est que partie remise pour Romain Dumas et ses coéquipiers, qui ne baissent pas les bras. Et alors que la fin approche, la Porsche n°11 a comblé son retard pour se battre pour le podium. Le pilote natif d’Alès est chargé de faire le dernier relais. A la lutte avec une Mercedes, il s’empare de la troisième position… mais il doit rendre les armes dans le dernier tour : « A la sortie du dernier virage, l’équipe m’a demandé de décélérer : nous risquions la panne d’essence et le règlement interdit de s’immobiliser devant la ligne. Malheureusement, le moteur s’est coupé et n’a pas redémarré. Un concurrent n’a pas vu la voiture et m’a percuté : nous n’avons donc pas pu boucler un dernier tour pour finir classé. »
Pour Romain Dumas, c’est logiquement la déception qui prédomine à l’issue de cette 40e édition des 24 Heures du Nürburgring. « Après avoir pris tant de plaisir au volant, c’est frustrant de terminer de cette manière » confie-t-il. « Nous avons fait tant d’efforts pour remonter… Le podium aurait été une belle récompense pour les pilotes et le team. Personne n’a lâché : nous avons combattu jusqu’au bout. Nous savions que la régularité était notre force, mais nous avons connu trop incidents. Malgré cela, nous pouvions finir dans les trois premiers, ce qui montre la qualité de notre équipage. Le Nürburgring a une nouvelle fois prouvé qu’il s’agit d’une course unique et terriblement difficile. Bravo à Audi pour sa victoire. »
C’est justement avec Audi que Romain Dumas disputera sa prochaine course, les 24 Heures du Mans les 16-17 juin, qui seront précédées de la Journée Test le 3 juin.