kronos_titrePour y écrire une page d’histoire

Année après année, les enquêtes le confirment : le Safari est, et de loin, un des deux rallyes les plus populaires au monde, en compagnie du Monte-Carlo. Pourtant, cela fait près de 10 ans que l’épreuve africaine ne fait plus partie du calendrier mondial, sa dernière édition WRC remontant à 2002.

Depuis cette époque, au rythme d’une édition tous les deux ans, la « classique » africaine continue d’écrire l’histoire après avoir repris son appellation d’origine – East African Safari – et sous une autre forme, puisque l’épreuve est dorénavant réservée aux voitures historiques et porte le nom complet de Kenya Airways East African Safari Classic Rally.

Quand il était  la manche la plus éprouvante du championnat du monde des rallyes, l’East African Safari Rally avait un caractère unique qui a été totalement préservé dans sa version historique actuelle. Jugez-en : plus de 4000km parcourus en dix jours, au Kenya et en Tanzanie, dont plus de 2500km disputés en vitesse pure, avec chronométrage à la seconde. Le plus rapide à l’addition des temps est déclaré vainqueur.

L’East African Safari Rally est un vrai Marathon. C’est une course d’endurance, par les difficultés qu’accumule le tracé, mais aussi une course de vitesse, qui implique que les équipages sachent faire la balance précise entre le rythme qu’il convient de maintenir pour obtenir le meilleur résultat possible… et celui que le véhicule est en mesure de supporter.

Afin d’assurer cet équilibre, les organisateurs limitent l’assistance à deux heures, à la fin de chaque journée de rallye. Un maximum de trois mécaniciens par voiture est permis. Cependant, nous sommes en 2011 et l’objectif n’est pas d’avoir le plus petit nombre de voitures à l’arrivée. C’est pourquoi la réglementation technique est spécifiquement adaptée aux multiples difficultés du terrain avec, par exemple, l’autorisation d’adapter d’importants renforts qui étaient interdits par les règles FIA lorsque l’épreuve faisait partie du championnat du monde des rallyes.

Prêts pour l’Aventurekronos_texte

Sous sa version « classique », l’East African Safari Rally en est à sa cinquième édition. Tous les deux ans, il attire certains des plus célèbres pilotes de rallye, tels que les anciens champions du monde Stig Bomqvist et Björn Waldegard, qui sont là pour gagner, ou encore les spécialistes locaux Ian Duncan, vainqueur en 2009, et Patrick Njiru. Celui-ci fait, cette année, équipe avec le célèbre acrobate américain Travis Pastrana.

Au sein de ce plateau huppé, fort d’une soixantaine d’équipages, Kronos Vintage, le département « vintage » de Kronos Racing, aligne non moins de quatre Porsche 911 pour Grégoire de Mevius-Alain Guehennec, Jean-Pierre Mondron-Nicolas Gilsoul, Thierry de Latre du Bosqueau-Eric Werner et, enfin, Philippe Vandromme-Frédéric Vivier.

« Au sein de Kronos Vintage, le projet East African Safari Rally est techniquement porté par notre ingénieur Jean-Pierre Debacker, explique Jean-Pierre Mondron, l’un des directeurs de Kronos Vintage. Son travail a débuté il y a plus d’un an, pour une préparation aussi minutieuse que possible comportant, partout où le règlement le permet, la confection de pièces spéciales destinées à optimiser la fiabilité de nos voitures autant que leur compétitivité. »

Pour atteindre ce double but, Kronos Vintage a pu compter sur l’expérience d’une première participation, en 2009, avec deux Porsche 911 confiées à Mondron-Erculisse et  de Latre du Bosqueau-Gilsoul. Les deux équipages avaient atteint l’arrivée, aux 8e et 24e positions.

« Pour les moteurs 3 litres de 270ch qui équipent nos voitures, nous avons préféré rester fidèles aux carburateurs. Ce choix permet de mieux résister aux changements d’altitude et de… qualité de l’essence fournie », précise Marc Van Dalen, un des directeurs de Kronos Vintage, qui sera sur place en tant que team manager. Le montage des moteurs a été assuré par la société française Sodemo. Les pneus sont fournis par Michelin. « Afin que l’assistance soit la plus efficace, nous avons recruté pour l’occasion des spécialistes Porsche, dont Jean-Marc Gaban et Luc Timperman, reprend Jean-Pierre Mondron.  Les mécaniciens disposeront de quatre véhicules d’assistance, tandis que les responsables de l’équipe se déplaceront dans trois « management cars » supplémentaires. »

Autant dire que voitures de course et équipages seront soignés aux petits oignons, ce dont ils auront bien besoin, vu la difficulté du défi à relever.

kronos_texte2Des ambitions à étages

« J’ai disputé une seule fois le Safari, rappelle Grégoire de Mevius. C’était en 1989. Je pilotais une Mazda 323 Gr.N que j’ai sauvegardée tant que j’ai pu. J’ai tenu quatre jours sur cinq. Si j’avais été à l’arrivée, c’aurait été la première fois qu’une voiture de série réussissait cet exploit. »

Vingt-deux ans plus tard, secondé par le fidèle Alain Guehennec, l’objectif de Grégoire et le rythme qu’il maintiendra pour l’obtenir sont tout autres. « Aujourd’hui, j’ai l’habitude de la Porsche et des rallyes historiques. J’ai gagné trois fois le Rallye du Maroc. Je suis bien décidé à affronter les Waldegard, Blomqvist et autres Duncan afin d’accrocher le Safari à mon palmarès. »

Voilà qui est clair. Ses compagnons d’écurie comptent, eux, jouer placés « Ma spécialité, ce sont les rallyes raids, explique Philippe Vandromme, secondé par Frédéric Vivier. J’y ai été champion du monde deux roues motrices, en 2007,  avant d’être attiré par les rallyes historiques. Au Maroc, j’ai vu la façon de travailler de Kronos. L’East African Safari, je me suis dit que je ne pouvais le faire qu’avec eux, pas seulement pour la qualité de leur travail, mais pour l’aventure à vivre ensemble. Kronos, c’est, d’abord, une équipe humaine. Mon premier but est de rejoindre l’arrivée… à la meilleure place possible. »

Thierry de Latre du Bosqueau, qui part avec Eric Werner, est encore plus éclectique. « Pour autant qu’il me soit donné, j’accepte l’appellation de « gentleman driver ». Je suis un « touche à tout ». Cette année, j’ai tenté de battre un record de vitesse sur le lac de Bonneville, j’ai disputé et terminé les 24 Heures de Francorchamps sur Dodge Viper. Auparavant, j’ai participé à la Carrera Panamericana et aux 24 Heures 2CV. Je veux vivre chaque fois des choses différentes. L’East African Safari Rally, c’est de la vitesse et pas de la régularité, ce sont les paysages magiques, les endroits fabuleux où on loge. C’est un autre monde. J’espère faire mieux qu’il y a deux ans et terminer parmi les vingt premiers. »

Quoique jeune, Nicolas Gilsoul, copilote de Thierry Neuville en rallye « moderne », a une grande expérience des épreuves historiques. Jean-Pierre Mondron en bénéficiera.

« Je ne me fixe aucune limite du point de vue du résultat, affirme le directeur de Kronos Vintage.  Je fais confiance aux soins que nos ingénieurs et mécanos ont apporté à la préparation de nos voitures pour que le classement final soit le meilleur possible. »

Ainsi l’équipe Kronos Vintage abordera-t-elle l’East African Safari Classic Rally, épreuve unique du calendrier et véritable aventure du 21e siècle.

Jean-Pierre Mondron

Communiqué et photos: KRONOS Racing