Victorieux du tour d’horloge spadois en 2007 et 2008, le Delahaye Renault Team a échoué sur la 2e puis la troisième marche du podium suite à des petits accrocs lors des deux dernières éditions. Mais la fiabilité de la Renault Mégane n’a jamais été prise en défaut lors des dernières quarante-huit heures. Un sérieux atout avant d’entamer une endurance tenant particulièrement à coeur de toute l’équipe wavrienne…
«Cela fait des semaines que l’on prépare ces 12H à l’atelier, » explique Gilles Terlinden, l’un des patrons du DRT. « C’est un bel événement, la plus grande course du championnat BTCS qui à elle seule engendre quasi autant de plaisir et de retombées que le titre. On est donc tous particulièrement motivés à l’idée d’y renouer avec un succès nous échappant les deux dernières années en vue de l’arrivée. On s’est rendu compte que la Mégane new look et couronnée en 2009 et 2010 n’avait pas encore gagné cette épreuve. On tient absolument à combler cette lacune. »
Face à une concurrence de mieux en mieux armée, Delahaye alignera non pas une mais bien trois Mégane Silhouette. « Dont deux viseront la victoire comme il y a quatre ans, » s’enthousiasme Pierre Sevrin, chargé des ultimes essais en présence des troisièmes pilotes et déjà à pied d’oeuvre à Francorchamps depuis mardi. « Geoffroy Horion et Julien Schroyen ont vite retrouvé leurs sensations. Ils connaissaient déjà l’ancien modèle de la Silhouette aligné par des teams concurrents et ont apprécié notre version de la Mégane. Ils constitueront à n’en point douter des renforts de premier choix, à la fois rapides et expérimentés. »
« On ne vient pas pour mesurer la vitesse du vent, » se marre le Liégeois Horion. « Partager le volant de Fred Bouvy sur la Mégane championne en titre et en tête du championnat constitue un réel plaisir. Ces Silhouettes sont nettement plus jouissives que les dernières GT que j’ai eu l’occasion de piloter.»
Une motivation partagée par Christian Kelders, le troisième homme de la « rouge » N°1 arborant un nouveau look dans la lignée des deux autres voitures de l’équipe. «Après mes déconvenues des deux dernières éditions, je souhaite vraiment remporter cette course. J’y tiens personnellement plus qu’un titre auquel j’ai déjà goûté. La perspective de pluie ne me fait pas peur. Je me sens de plus en plus à l’aise au volant de la Mégane et je reviens du Maroc où j’ai terminé quatrième de mon premier rallye sur terre. Un bon entraînement pour la glisse…»
Pour Fred Bouvy en quête d’une quatrième victoire aux 12H, la principale opposition viendra de la voiture N°2, la Mégane jaune que partageront les anciens lauréats de l’épreuve Stéphane Lémeret (2004) et Julien Schroyen (2009) avec le jeune Edouard Mondron.
« Aligner deux voitures jouant la victoire constitue certes un avantage mais est aussi plus difficile à gérer en cas de météo changeante, au niveau de la stratégie, etc, » reprend Gilles Terlinden. « D’autant que l’on ne peut pas considérer que ce soit un match de deux Renault face à une Volvo. Nos pilotes se battent entre eux, ce sont des clients payants et chacun veut la meilleure stratégie pour l’emporter. On ne peut donc pas mettre nos oeufs dans des paniers différents par exemple sur le plan des choix de pneus. »
Et si les voitures 1 et 2 luttent pour la gagne à une heure de l’arrivée y aura-t-il des consignes de prudence, figera-t-on les positions? « C’est un problème de riches face auquel on aimerait bien se retrouver confrontés. On peut aussi rêver d’un podium 100% Delahaye avec la troisième voiture de Viron-Richard-Bordet qui a une belle carte à jouer sur la longueur en misant sur la régularité et la fiabilité. Mais il faut rester les pieds sur terre et ne pas sous-estimer la concurrence. Je suis certain que chez Volvo, Kia, Jaguar ou BMW sont aussi motivés que nous. Ne vendons donc surtout pas la peau de l’ours. Ce n’est pas le genre de la maison. De toute façon, je le répète et ce sera comme cela jusqu’à la fin du championnat : chaque roulera sans consigne mais dans un esprit d’équipe cher à Delahaye. Je compte juste sur l’intelligence de mes pilotes pour ne pas s’accrocher et préserver la mécanique. Je rappelle que c’est de l’endurance. Il faut d’abord surtout éviter les ennuis, les crevaisons, les accrochages avec les doublés. On sait de quoi on parle. Sur les trois dernières années, notre voiture de pointe est sortie ou s’est accrochée à quatre reprises alors qu’elle était en tête. Cette édition s’annonce particulièrement disputée et difficile avec une météo changeante et de gros risques d’averses. Il faudra éviter les pièges et essayer de marquer un maximum de points après 3 et 6h. Après, chacun verra les risques qu’il veut prendre en fonction de sa position au championnat. J’espère juste qu’on offrira un aussi beau spectacle qu’au Mans le week-end dernier. Et qu’on vengera les marques françaises… »