Une édition 2011 du Tour de Corse qui a tenu ses promesses. Un rallye mythique, un plateau extraordinaire, une ile aux paysages sompteux, et un Alexandre Maus combatif et motivé qui fait parler la poudre… et qui signe une superbe troisième place en N4 !
Mais au-delà de la compétition, le Tour de Corse, c’est un monument… « Cette île est magnifique et je comprends qu’elle soit surnommée l’Ile de Beauté. En outre, les gens y sont accueillants, sympathiques. Bien entendu, nous n’avons pas eu une minute à consacrer au tourisme, mais nous avons eu la possibilité de profiter des paysages et c’est réellement superbe. L’épreuve aussi, par elle-même, est très agréable bien que très difficile. C’est quelque chose que j’ai découvert dans le monde du rallye, et pas spécialement en Corse : tout en étant très professionnelle, l’ambiance est plus détendue, plus conviviale qu’en circuit. Les rapports humains sont présents et plus intenses, et ça convient mieux à mon caractère.«
Sur une épreuve aussi longue que le Tour de Corse, l’ambiance est importante. « Essentielle, même. Elle contribue à renforcer le mental. En course, l’aventure démarre dès le départ et s’installe dans la durée, jusqu’à l’arrivée de la dernière spéciale. Dans le Team Chazel Technologie Course et avec Renault Sport Technologies, elle est excellente. Manu Guigou, lui aussi très présent, m’a fait bénéficier de son expérience. Les ingénieurs de Renault Sport Technologies m’ont également entouré, de même que le département marketing. J’ai aussi bénéficié des conseils de Renaud Chazel et de son équipe, en particulier dans le choix des pneumatiques. Je me dois en outre de remercier tout le monde, et en particulier Renaud et Renault (rires), pour la gestion de l’incident que j’ai rencontré en début de course !«
Un problème est en effet entâcher le début de la course. « Un ennui mécanique pas grave, mais qui aurait pu avoir de grosses conséquences. En fait, les ventilateurs ne se déclenchaient plus, ce qui a engendré une grosse surchauffe. Au regroupement, nous avions perdu le liquide de refroidissement. Soyons clairs, ce genre d’incident sur une auto qui vient de naître est incontournable. La grande force de l’équipe, c’est d’avoir su contourner ce souci et d’avoir pu réparer pour que nous puissions continuer le rallye. Bien entendu, nous avons pris un retard conséquent d’entrée au classement, et le lendemain nous sommes repartis en « fond de grille » (sic). J’ai donc décidé de moins orienter ma course sur la bagarre, mais de travailler sur l’auto, et ses réglages. Ce n’est que ma troisième course avec Mégane RS N4, et nous avons encore besoin d’évoluer dans notre relation, elle et moi. Au niveau de la boîte de vitesse, j’ai réussi à m’habituer et je ne rencontre plus de problème. Je travaille aussi, maintenant, sur ma manière de rentrer dans les parties techniques, où je suis perfectible.«
Et des parties techniques, le Tour de Corse n’en manque pas. « C’est un rallye très long, très technique, où on se fait plaisir. En grande partie grâce à l’auto, dont le comportement est extraordinaire. Mais sur une épreuve où les virages s’enchaînent sans interruption, une N4 demande beaucoup d’attention, d’humilité et de technique. Cette succession de relances et de freinages met à mal les freins. Et les pièges sont nombreux dans les enfilades qui se succèdent : caillasse, cordes sales, trous, etc. Ça ne laisse pas le droit à l’erreur.«
Physiquement, l’épreuve est également éprouvante. « Il n’y a pas de répit. Tu n’as même pas le temps de perdre la concentration, et c’est tant mieux, car il en faut en permanence. Il n’y a aucun bout droit qui doit dépasser 50 m ! Ce qui veut dire jamais de repos. C’est physiquement très dur, heureusement que je m’y étais préparé. La chaleur aussi est pénalisante. Par jour de course, j’ai bu entre 3 et 4 litres d’eau. La chaleur était également très élevée dans la voiture. Et la folie du rallye, ce sont les spectateurs qui sont partout, à la sortie d’un virage, au milieu d’un village entre deux maisons, alors que l’hélico qui filme te survole à à peine 20 m, en soulevant par moment des nuages de poussière. Et avec tout ça, tu ne sois pas de déconcentrer…«
La recette a bien réussi à Alexandre, qui termine quatrième au classement « Production », mais surtout troisième des N4. « Je suis très heureux que le premier du classement soit un compatriote, c’est en effet l’équipage Suisse Florian Gonon et Sandra Arlettaz (Subaru Impreza STI, NDLR) qui monte sur la plus haute marche du podium. Même si je suis au pied du podium de la « Production » qui mélange N4 et R4, leur résultat me fait plaisir et je les félicite. En tout cas, je garderai de ce rallye un excellent souvenir. C’est une épreuve humaine, mentale et physique. Mais je vais maintenant penser à revenir dans mon Championnat national !«
Prochain rendez-vous en effet pour Alexandre Maus et Mégane RS N4 : le Rallye du Chablais, dans deux semaines.
« Je me doutais que ce serai un peu dur, ce rallye, et bien je confirme. » Dimanche matin, le visage de Thomas Jacon porte les stigmates de la fatigue. « Je m’étais pourtant préparé physiquement, mais le Tour de Corse sollicite vraiment l’organisme, plus que je pensais. J’ai aussi beaucoup souffert de la chaleur. Et dans la voiture aussi c’est compliqué, avec ces successions de virages qui ne s’arrêtent jamais. Etre copilote sur une telle épreuve, c’est vraiment une grosse responsabilité. Le souvenir que je garderai de cette épreuve ? Avoir participé, avoir terminé…«
Renaud Chazel est également très satisfait à l’issue de l’épreuve : « Alexandre Maus a fait une très belle course sur une épreuve particulièrement difficile. Il continue à prendre en main sa voiture, et le faire sur des routes aussi difficiles que la Corse lui permet de progresser rapidement. Ce rallye a été éprouvant. Alexandre a connu un problème au tout début que l’on a pu résoudre, tout le reste a été sans problème. Il a atteint son objectif et court avec intelligence. Terminer est indispensable pour progresser. En définitive, il prend une très belle troisième place en N4, derrière l’autre Mégane RS N4, celle d’Albertini, l’Italien. Ce qui revient à dire que sur le podium du N4, on trouve deux Méganes RS… et deux Suisses ! »
(Photos MINITDC)