Les 29 et 30 avril prochains va se dérouler l’édition 2011 du Critérium Jurassien, le « Crité ». Deuxième manche du Championnat Suisse, c’est aussi la première épreuve qui se court en Suisse. La première manche était le Rallye du Gier, disputé en France, où Alexandre Maus a fait débuter la toute première Mégane RS N4 sortie des ateliers Chazel.
Daniel Perrin : Alexandre, avant que l’on ne parle de ce nouveau rallye, quels ont été les événements de ces dernières semaines ?
Alexandre Maus : Après le Rallye du Gier, la Mégane RS N4 est tout de suite retournée dans les ateliers Chazel pour un check-up complet. Elle vient de naître donc il faut constamment suivre son évolution. Le 9 avril a eu lieu la présentation 2011 de l’écurie Sporting de Romont. La voiture est arrivée la veille.
J’ai beaucoup apprécié les visites surprises des pompiers du Centre de Renfort de Romont, du préfet de la Glâne et de mon sponsor principal. L’ambiance était vraiment agréable et conviviale. La Dream Team qui m’entoure est toujours aussi positive et motivée pour la suite de la saison. Christian Blanc, le responsable du semi-remorque, est absent pour le moment en raison d’un souci de santé. Ce personnage plein de charisme apporte à toute l’équipe optimisme et bonne humeur, et la Dream Team lui souhaite un prompt rétablissement. Nous sommes, malgré son absence, prêt pour ce prochain rallye.
DP : Alors que tu as fait débuter la Mégane RS N4 au Gier, première manche du championnat Suisse des rallyes, la présentation officielle de la voiture est faite au Critérium Jurassien, et c’est Eric Mauffrey qui s’y colle… Qu’en penses-tu ?
AM : Le choix de courir sur une Mégane RS N4 est personnel, tout comme le choix de Renaud Chazel comme préparateur. Renaud m’a d’ailleurs fortement encouragé dans mon choix. Je vais donc aligner cette voiture pendant toute la saison dans le Championnat Suisse, et j’aurai à cœur de faire le mieux possible pour défendre l’image de marque de Renault Sport. Maintenant, les choix stratégiques de présentation de l’auto sont ce qu’ils sont. Je n’ai pas à les commenter. Eric Mauffrey est un excellent pilote, il l’a prouvé. Je ne peux que regretter la stratégie de Renault Sport qui fait que la voiture suisse qui sera présente durant tout le championnat ne soit pas associée à ce lancement officiel.
DP : Au retour du Pays du Gier, ton enthousiasme était palpable. Avec le recul, es-tu toujours dans le même état d’esprit ?
AM : Complètement. Je suis convaincu que l’auto a un énorme potentiel. Nous en avons d’ailleurs parlé avec Emmanuel Guigou, qui m’a téléphoné tout de suite après le rallye du Gier pour avoir mon avis sur la voiture, alors que lui avait fait débuter la sienne en même temps au Touquet. Au-delà du côté sympathique de ce coup de téléphone, que j’ai fortement apprécié, l’entretien a été très enrichissant et nous sommes d’accord sur les qualités de la Mégane RS N4. Manu est un vrai et un grand pro. De notre côté, avec Thomas Jacon, mon copilote, nous avons retravaillé la prise de notes, toujours sous le coaching de Denis Giraudet. Nous avons ajouté des détails qui devraient nous permettre d’être encore mieux en courbe.
DP : Le Critérium Jurassien va être une découverte pour toi. Un premier avis après les reconnaissances ?
AM : Avec Thomas, nous avons reconnu avec précision et nous en avons maintenant une bonne approche, je crois. Ce que je peux dire pour l’instant, c’est que c’est un rallye aux multiples facettes, qui nécessitera beaucoup de concentration. La météo devrait jouer un rôle prépondérant : soit il pleut, et on trouvera de la boue par endroit, soit il fait sec, et ce sera beaucoup de poussière et une chaussée sale. Certaines zones sont très techniques, en descente, avec des freinages forts sur des mauvais revêtements où l’homogénéité de la voiture devrait faire merveille, d’autres portions sont très rapides et là aussi on devrait pouvoir tirer notre épingle du jeu. Mais il faudra rester vigilant. Je pense que la seconde spéciale du vendredi devrait servir de juge de fait… Elle fait environ 30 km, et on doit traverser trois vallées. Le profil du tracé change en permanence. Je pense que là, la différence peut se faire. Le lendemain aussi, avec des zones étroites et piégeuses.
DP : Comment abordes-tu ce rallye, et quels sont tes objectifs ?
AM : Avec sérénité. Mon objectif est de passer de 60% de l’utilisation du potentiel de la voiture, comme au Gier, à 70%. Sachant que la priorité est d’être à l’arrivée et sans dégâts sur l’auto. A l’assistance, j’aurai la chance d’avoir Steven, qui habituellement s’occupe de la voiture de Manu Guigou dans la structure Chazel, et c’est un plus. La voiture est maintenant rôdée, et nous, nous n’en sommes pas loin… On va donc monter un peu la cadence, mais en continuant à emmagasiner du kilomètre et de l’expérience. On va continuer aussi à apprendre le fonctionnement de la voiture et des pneus. Je sais que j’ai besoin de rouler. Je n’ai pas retouché l’auto depuis le Gier, sauf hier où je suis descendu au Pôle d’Alès pour une séance de travail. On a énormément travaillé sur les réglages, en particulier sur ma position de conduite, qui n’était pas bonne. On devrait donc être plus performants. Mais deux semaines après le Critérium, je serai au Tour de Corse : il faut donc préserver la voiture. La prudence sera notre mot d’ordre…
« Pour moi aussi, dit Thomas Jacon, ce rallye va être une découverte. Nous avons fait les recos avec Alexandre, et j’ai eu un peu de mal à me remettre dans le bain. Surtout dans la spéciale de 30 km, où il ne faut pas perdre sa concentration. Ce rallye est sympa, par moment très rapide, puis avec des traversées de villages où on tombe subitement sur des équerres… les routes bénéficient d’un bon grip, poursuit Thomas, mais il peut y avoir des surprises s’il pleut. Dans l’auto, tout se passe bien. L’ambiance est très bonne, nous sommes bien en osmose avec Alexandre. Et c’est très important… Ce rallye devrait bien se passer, conclut Thomas, s’il fait beau ce sera un »plus ». Chacun sait ce qu’il a à faire, on va se concentrer sur notre course et faire abstraction du reste. Et être à l’arrivée… »
Alexandre Maus a retrouvé Renaud Chazel à Alès, hier mardi, pour une séance d’essais et de réglages. « Cette séance, dit Renaud, il aurait vraiment fallu la faire avant le premier rallye.
Malheureusement, cela n’a pas été possible, faute de temps. Du coup, Alexandre n’était pas dans des conditions optimales au Rallye du Gier. Déjà, il se sentait mal installé dans la voiture. Là, on a retravaillé sa position de conduite, et Fabrice Morel n’a pas été avare de ses conseils… Pour compenser le fait qu’Alexandre n’était pas à l’aise, on avait assoupli le train arrière pour rendre l’auto plus facile. Mais c’était au détriment de la performance. Cette séance a permis de remettre en ordre tous ces réglages, et d’ajouter quelques évolutions et modifications, notamment au niveau des freins et de la tenue de route. Nous avons maintenant le recul nécessaire. La voiture est maintenant redoutable d’efficacité, j’ai pu m’en rendre compte en étant dans le baquet de droite pendant ces essais. Pour le Critérium Jurassien, conclut Renaud, je suis très optimiste…«
Alexandre Maus prendra le départ avec le n°65.
Pour le soutenir et l’encourager, rejoignez-le dans les spéciales, vendredi 29 :
• ES1 – Coeuve – Alle – 11.60 km – 1re voiture 19 h 01
• ES2 – Courtemautruy – Les Enfers – 29.37 km – 1re voiture 19 h 23
• ES3 – Super ES Delémont – 10.74 km – 1re voiture 20 h 20
ou samedi 30 :
• ES4 – Gourmois – Les Enfers – 9.88 km – 1re voiture 08 h 09
• ES5 – La Combe _ St-Brais – 12.23 km – 1re voiture 08 h 32
• ES6 – Coeuve – Alle – 11.60 km – 1re voiture 10 h 14
• ES7 – Villars – Récière – 28.34 km – 1re voiture 10 h 39
• ES8 – Gourmois – Les Enfers – 9.88 km – 1re voiture 14 h 36
• ES9 – La Combe _ St-Brais – 12.23 km – 1re voiture 14 h 49
• ES10 – Coeuve – Alle – 11.60 km – 1re voiture 16 h 31
• ES11 – Villars – Récière – 28.34 km – 1re voiture 16 h 56
• ES12 – Super ES Delémont – 10.74 km – 1re voiture 18 h 35